LA PECHE A LA MOUCHE SECHE EN EAU COURANTE.

par Jean Spée

Au début de ce siècle s'affrontaient deux écoles de pêche à la mouche sèche en eau courante. La première, F.M. Halford, gourou intransigeant et pêcheur exclusif des fabuleux chalk streams du sud de l'Angleterre, en avait fixé les règles rigides. Tout pêcheur se voulant "puriste" devait s'abstenir d'offrir sa mouche à un poisson - une truite s'entend! - s'il n'était en train de moucheronner. L'insecte dont il se gavait devait avoir dûment été identifié au préalable et il convenait de l'attaquer avec une imitation aussi approchée que possible du modèle original. L'emploi d'artificielles de "fantaisie" était rigoureusement proscrit de même que la pêche "de l'eau" en l'absence de tout moucheronnage.

La seconde tendance, moins doctrinaire et mieux adaptée à la majorité des eaux rapides courant en terrains rocheux où les diverses familles d'éphémères n'étaient pas les espèces dominantes et où leurs éclosions n'avaient pas l'ampleur spectaculaire qu'elles connaissaient dans les rivières crayeuses, admettait la prospection systématique des "coups" en l'absence même de toute activité visible du poisson en surface. C'est cette manière de faire qui l'emporta dans la plupart des rivières de notre continent où la doctrine Halfordienne aurait condamné le pêcheur à des périodes d'inactivité insupportables, surtout de nos jours, pour des raisons hélas trop évidentes!

La grande majorité des "moucheurs" actuels utilisent des artificielles qui le plus souvent ne se veulent pas des imitations spécifiques d'un insecte déterminé. Leurs mouches, souvent confectionnées par eux-mêmes, réunissent cependant suffisamment de traits communs à un grand nombre d'entre eux pour faire valablement illusion aux yeux du poisson dans la plupart des cas. L'impressionnisme a triomphé du "réalisme"...

Du reste si le poisson devait se montrer aussi exigent sur l'exactitude d'une imitation que l'on voudrait par fois le faire croire, aucune de nos mouches ne serait sans doute jamais prise! Il suffit pour s'en convaincre de comparer, ne serait-ce qu'une seule fois, la "copie" avec l'original pour comprendre qu'il ne saurait être question d'imiter l'inimitable. En outre, les mouvements qui agitent la surface ou le vent qui la ride, infligent une distorsion de l'image qui la rend souvent nécessairement peu nette. On peut dès lors tenir pour certain que quelle que soit la manière dont une artificielle, présentée flottante, apparaisse au poisson, ce ne saurait être en aucune façon celle dont elle s'offre aux yeux du pêcheur au sortir de sa boîte!

On entend parfois dire qu'en définitive c'est le poisson qui décide, comme si notre sport n'était en fin de compte qu'un jeu de hasard où le pêcheur n'aurait somme toute que peu de part.

Il est bien évident qu'aucun poisson ne saurait être pris s'il n'ouvre au préalable la bouche pour gober notre leurre mais c'est précisément tout l'art du pêcheur que de l'amener à le faire!

Tout poisson en activité alimentaire est prenable et s'il l'est parfois difficilement il faut y voir un défi qu'il appartient à notre expérience, à notre esprit d'observation, voire aux ressources de notre imagination de relever.

La pêche sans cela ne serait qu'un amusement somme toute assez puéril et vite fastidieux. Le pêcheur d'exception n'est pas nécessairement le plus adroit ni même le plus expérimenté - certainement pas le mieux équipé! - mais celui qui a la capacité de maintenir intacte, des heures durant, sa concentration et sa confiance en soi, en dépit même de l'échec de ses tentatives.

A la pêche il faut y croire, il faut surtout éviter de ne pas y croire!

Pour éviter que la mouche ne soit au poisson identifiée comme une caricature et qu'elle n'apparaisse à distance comme un monstre, il faut qu'elle flotte le plus haut et le plus horizontalement possible au dessus de la surface, d'où l'avantage de mouches à hameçon court, montées en "palmer" et, le cas échéant, à la queue inclinée vers le bas.

Comme ce sont essentiellement les fibres latérales et caudales d'un hackle qui assurent sa flottaison - ceux ventraux perçant invariablement la surface , ils devront posséder assez d'élasticité pour ployer légèrement sous le poids de la mouche et offrir ainsi une surface de sustentation la plus grande possible.

L'oeillet de la mouche sera de préférence dirigé vers le bas, ce qui semble favoriser l'immersion des quelques premiers centimètres de la pointe du bas-de-ligne, sur tout si l'on prend soin de la dégraisser. L'oeillet tourné vers le bas facilite en outre le montage de l'artificielle.

La présence d'une touffe légère de fibres synthétiques de couleur claire (blanche par exemple), représentant les ailes, dressée sur le dos d'une artificielle, offre parfois des avantages. Outre qu'elle est pour le poisson le premier signal d'une proie possible pénétrant sa "fenêtre de vision", elle constitue aussi pour le pêcheur une aide précieuse servant à la localiser avec précision dans des conditions de visibilité difficiles. Le montage de type "parachute" est également intéressant. En dehors de son pouvoir d'attraction certain, dû sans doute à l'impact visuel important que constitue sa couronne de hackles posée à la surface de l'eau elle présente le gros avantage d'une flottaison exceptionnelle et d'une position automatiquement correcte à chaque poser. En outre, son montage n'a pas les mêmes exigences que le modèle classique en ce qui concerne la qualité ni le calibrage du hackle utilisé - que l'on peut au besoin rectifier aux ciseaux.

De manière générale, les éclosions d'insectes se produisent à l'occasion d'une élévation de l'oxygénation de l'eau. Ceci explique pourquoi les éclosions sont rares par temps chaud, ensoleillé, et souvent abondantes lorsque le temps est froid ou pluvieux. En l'absence de toute apparition massive d'un insecte déterminé ou tout au début de l'une d'elle, lorsque les mouches sont encore rares sur l'eau, il suffit le plus souvent à l'artificielle de présenter certains traits que reconnaisse le poisson comme ceux d'une proie possible, pour être acceptée sans trop de difficulté.

Dépourvu d'intelligence, il est sans doute "programmé" pour réagir positivement lorsque sont retrouvées l'une et l'autre caractéristiques générales des organismes vivants dont il a l'habitude.

La curiosité joue également un rôle dans son comportement: la gueule est après tout chez lui le seul organe de la préhension! L'agressivité enfin est un facteur pouvant déclencher sont attaque et un posé un peu "appuyé" à son voisinage immédiat, loin de toujours l'effrayer, peut parfois déclencher un réflexe dont bénéficie le pêcheur. Lorsque par contre il semble s'intéresser à un insecte bien déterminé à l'exclusion de tout autre, c'est comme si soudain il devenait hypersensible à tout ce qui dans une artificielle peut la différencier de son modèle naturel et s'en désintéressait. C'est pourquoi on a parfois tant de mal à le tromper lors d'une éclosion importante d'une mouche particulière qui seule retient son attention. Il faut alors se garder de perdre un temps précieux en des changements innombrables d'artificielles, mais choisir un modèle éprouvé, dans lequel on a confiance et pas trop éloigné de ce qui semble avoir la faveur du moment. Il faut aussi éviter de s'acharner sur un poisson rétif, mais passer à un autre moins sélectif; deux ou trois présentations correctes de l'artificielle seront suffisantes le plus souvent. On peut enfin en désespoir de cause, essayer une mouche aussi éloignée que possible de l'insecte qui est sur l'eau et tenter l'effet de surprise: un "sauve-bredouille" qui réussit parfois. D'une manière générale, si le poisson se montre tatillon, il est recommandé de pêcher petit, voire très petit. S'il se laisse alors plus volontiers leurrer par les micro-mouches, c'est sans doute que leur taille exiguë rend à ses yeux la supercherie moins évidente. Même lors de l'éclosion d'un insecte particulier, il est parfois avantageux d'utiliser une imitation spécifique d'une taille plus petite que celle de l'original. Une mouche plus grosse risque par contre d'être moins bien acceptée.

La mémoire à court terme du poissons est évidente car ce dernier est parfaitement à même de différencier deux artificielles de taille identique: manqué sur la première, il suffit parfois de changer de modèle pour provoquer une montée franche. Le cas est typique avec l'ombre, poisson peu farouche, dont l'intérêt initial montré pour une mouche diminue avec chaque nouvelle présentation de celle-ci, pour cesser bientôt complètement, mais renaître parfois plusieurs fois avec des changements successifs de l'artificielle.

Le gros poisson, lui, est incontestablement doué d'une mémoire supérieure à celle de ses congénères, ce qui du reste lui a permis d'atteindre la taille qui est la sienne. Tout pêcheur a un jour rencontré de ces sujets hyper-méfiants qui, sans même qu'on les aie piqués, cessent de gober complètement après une seule montée sur l'artificielle, alors que continuent à défiler au dessus de leur poste les éphémères les plus tentants.

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Mais bien plus encore qu'au choix somme toute assez simple de l'artificielle, c'est à son allure sur l'eau qu'il convient d'attribuer l'essentiel de nos succès ou de nos échecs.

Avec une trop grande visibilité du nylon, c'est le dragage de la mouche en surface qui est souvent responsable de son refus de la part du poisson. Avec la truite cependant, ce sillage, s'il n'est pas excessif, paraît être moins grave avec une grande mouche qu'avec une petite: certains insectes de grand format se débattent parfois vigoureusement à la surface avant l'envol, ce qui ne les rend que plus attractifs aux yeux du poisson.

C'est la physionomie du cours d'eau, large ou étroit, libre ou encombré, lent ou divisé en de multiples veines d'eau rapides et agitées de vaguelettes, qui décidera de la tactique à adopter. Selon le cas, le choix se portera sur la pêche en remontant le courant, en travers de lui ou vers l'aval.

Chaque fois que le choix sera laissé, il faudra opter sans hésiter pour l'attaque en remontant, surtout si l'on opère à courte distance: l'approche de l'adversaire s'effectue hors de sons champ visuel, en cas de prise le ferrage tend à faire pénétrer la mouche dans la gueule du poisson au lieu de l'en retirer, la lutte est le plus souvent menée hors de la vue d'autre poissons, situés en amont, qu'il est ensuite possible d'attaquer avec toutes les chances de succès, l'adversaire enfin doit se battre contre la force du courant en plus de celle que lui oppose le pêcheur.

Dans la pêche en remontant, il faut cependant se garder de "coiffer" le poisson du bas-de-ligne mais s'efforcer de le lui faire passer selon un angle de 45° qui en révèle la portion la plus faible possible. Le lancer horizontal, droit ou de revers, outre qu'il dissimule au maximum les battements de la canne, permet, avec un peu de chance, de présenter la mouche en premier.

Si un gobage est repéré, il y a intérêt à présenter la mouche au poisson aussitôt que possible après celui-ci: certains grosses truites ne prennent cependant les insectes qu'à des intervalles réguliers dont il y a intérêt à déterminer la cadence pour leur offrir l'artificielle au bon moment. Il est préférable de poser la mouche à proximité immédiate de l'endroit où l'on suppose que se tient le poisson afin de limiter son temps de dérive et le risque de dragage ainsi que la possibilité d'un examen trop critique. Evitez toutefois de la lui poser juste devant le nez, mais un peu en amont et sur le côté.

Si l'on a un doute sur la position exacte du poisson, observez plusieurs montées successives avant d'attaquer. Un gobage au milieu d'une rivière un peu large est souvent malaisé à localiser avec précision du premier coup, or avec la truite le premier lancé est toujours le meilleur!

Si un poisson est monté sur la mouche sans la prendre, le laisser en repos quelques instants ou mieux, le cas échéant, attendre qu'il gobe à nouveau avant d'effectuer une nouvelle tentative. En cas de nouvel insuccès et si le poisson n'a toujours pas été alerté, essayer un modèle similaire mais de taille plus réduite.

Dans les courants le poisson est toujours plus facile à leurrer que dans les lisses: sa vision de la mouche et du pêcheur y est moins nette, il a moins de temps pour se décider, son approche enfin y est plus aisée. Les irrégularités de la surface, le ballet des ombres et des lumières qui s'y joue rendent la silhouette du pêcheur moins distincte et les ondes sonores engendrées par la progression de ce dernier sur un fond de galets se perdent dans la multitude des bruits de ces eaux agitées.

Aux semelles garnies de clous, de crampons ou de chaînes, on préférera celles recouvertes de feutre. Dans les calmes, se méfier des vagues que provoquent un déplacement ou des mouvements un peu brusques qui alertent aussitôt le poisson dont la panique se propage parmi ses congénères.

Le poisson qui moucheronne au ras d'une berge est souvent plus facile à faire monter qu'un autre qui tient le milieu de la rivière: peut-être le premier voit-il moins d'insectes dériver au dessus de son poste ou les apercevant de loin, manque-t-il de temps pour les examiner? Si le bord est très encombré, c'est peut-être aussi qu'il est moins méfiant car moins fréquemment sollicité. Une manoeuvre qui réussit souvent, si elle est faisable et bien exécutée, consiste à poser délibérément la mouche sur la berge elle-même, à l'amont immédiat du poisson et à la faire choir sur l'eau, devant son nez, d'un petit coup du scion, la légère commotion qui en résulte provoque, neuf fois sur dix, la prise de l'artificielle sans hésitation.

Les phénomènes de la réfraction font en sorte qu'un poisson, lorsqu'il est aperçu par le pêcheur, est toujours dans la réalité plus proche de lui et moins près de la surface qu'il ne semble, ce qui oblige à lancer légèrement en deçà de sa position apparente sous peine de le coiffer du bas-de-ligne!

Ces mêmes phénomènes de la réfraction, en comprimant dans l'eau les rayons lumineux en un faisceau beaucoup plus serré que dans l'air, déforment et rapetissent considérablement aux yeux du poisson l'image des objets extérieurs à son milieu: ils lui apparaissent d'autant plus petits et surélevés qu'ils sont aussi plus éloignés. C'est ainsi qu'un pêcheur d'une taille réelle de 1m80, enfoncé dans l'eau jusqu'à la taille aurait, aux yeux d'un poisson situé à 4m de distance et à 30 cm sous la surface, une hauteur apparente d'à peine 13 cm! Pour peu que le pêcheur ait derrière lui un écran sombre, talus, buisson, etc., sur quoi se fond sa silhouette, il est alors pratiquement invisible pour l'adversaire qu'il devient, surtout en "wading", possible d'attaquer de très près. Du reste, les lancés à longue distance, au delà de 12m, outre qu'ils fatiguent le pêcheur et son matériel, sont rarement efficaces.

La précision comme le ferrage deviennent avec eux aléatoires et le dragage de la mouche difficile à éviter, trop de ligne offrant trop de prise aux différents courants qu'elle traverse. Les réactions du poisson à l'endroit de notre leurre sont malaisées à observer et combien, dont l'intérêt avait été éveillé lors d'un premier passage de l'artificielle, le pêcheur en aura-t-il négligé faute d'en avoir seulement soupçonné la présence? En lançant délibérément loin, les passages répétés de la soie dans l'air ou sur l'eau, risquent d'alerter et de rendre imprenables des poissons rapprochés qui n'auraient pas été repérés au premier abord.

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Avec le dragage, c'est la trop grande visibilité du nylon qui est souvent responsable du refus de nos artificielles par le poisson. Le sillon que, par l'effet de la capillarité, trace la surface à la surface d'une eau lisse, le bas-de-ligne le plus arachnéen, est dans de nombreux cas la cause première de nos échecs. Aussi, plutôt que de descendre à des diamètres excessifs dans l'espoir illusoire de le rendre invisible , vaut-il mieux chercher à le dissimuler en employant la série des lancers spéciaux, courbes, avals, traversiers, obliques, mais surtout on augmentera ses chances de 100% en s'efforçant d'en noyer les 15 derniers centimètres en les enduisant d'une pâte d'argile, de glycérine et de détergent ménager. Ce traitement n'est à réserver que lorsqu'on s'adresse à des pièces exceptionnelles car l'action de l'eau lave assez vite la solution détergente et rend fastidieux le renouvellement fréquent de son application. De toute manière, cette possibilité d'examen pointu, le poisson ne l'a pas dans les courants, où quelques centièmes de millimètre en plus ou en moins ne font guère de différence!

Au cas où vraiment l'on se croirait obligé de recourir malgré tout à de tels excès, il est prudent d'intercaler 20 cms de POWER-GUM 60/100 entre le premier et le second brin du haut de votre bas-de-ligne: le ferrage (?) sera un peu moins incisif, mais avec l'ombre aux lèvres caoutchouteuses, les ratés seront rares de même que les cassés. Le respect de l'adversaire et la sportivité font une obligation de ne jamais utiliser de pointes plus fines que strictement nécessaires et toujours en rapport avec les conditions du moment. La taille de la mouche (vrillage!), le poids moyen des poissons attaqués, l'encombrement de la rivière, la force des courants, la puissance de la canne, la longueur des lancés, la souplesse de poignet personnelle, sont autant de facteurs à prendre en considération. Là où le poisson doit obligatoirement être remis à l'eau après sa capture, il importe de la travailler durement afin de l'amener à soi aussi rapidement que possible ce qui exclut l'emploi d'un matériel ultra-léger.

En effet, ce qui tue le poisson c'est moins la blessure infligée par l'hameçon que le "stress" et les lésions cérébrales éprouvés par lui au cours de la lutte et plus celle-ci se prolonge, moins grandes sont aussi ses chances de survie.

Le pêcheur qui se vante de pêcher fin pour donner sa "chance" au poisson est un sot, car la seule chance qu'il lui offre c'est de le laisser échapper avec un hameçon planté dans les chairs et traînant derrière lui un bout de nylon! La casse sur un poisson sanctionne presqu'à coup sûr une maladresse ou une négligence, bref une faute dont ce poisson en est la victime et il n'y a pas lieu de s'en vanter! De tous les facteurs influençant la réussite, le choix de l'artificielle est incontestablement le moins essentiel: il n'en est pour preuve que la réussite quasi identique de pêcheurs de même force pratiquant le même parcours au même moment et utilisant des artificielles pourtant très dissemblables! C'est cependant celui auquel le débutant attache le plus d'importance dans l'ignorance où il se trouve de tous les autres paramètres conditionnant la réussite mais qui sont, eux, moins évidents à ses yeux inexpérimentés. Il est plus facile, sinon plus profitable, de changer le modèle de mouche que de tactique de pêche!

Cette importance de l'imitation est du reste fonction de l'abondance relative des différentes espèces d'insectes naturels avec lesquels le poisson a l'occasion de la confronter.

Mais comme on l'a dit déjà, une mouche vaut ce que vaut le pêcheur qui l'utilise et la manière d'offrir vaut mieux que ce que l'on offre!

© Jean Spée 1997