La "Terra del Fuego"

      En route pour la Terra del Fuego... 

      Punta Arenas est une ville sans charme particulier, aux routes goudronnées et aux maisons de tôle peintes. Première surprise, le Chili est vraiment un pays civilisé. On y trouve des magasins, des supermercados (supermarchés) et toute une infrastructure touristique. Les Chiliens sont sympathiques et accueillants, mais ne les imagine pas en tenue folklorique et il n’y a pas de musique locale, c’est pas le Pérou...

      La Terre de Feu est un vaste archipel au Sud de Punta Arenas et séparé du continent par le détroit de Magellan. Très vite, nous comprenons qu’il va être difficile de visiter cette région sans louer une voiture. Nous embarquons donc dans une Toyota Tectel, et partons à la conquête de cette contrée encore pleine de mystères. 


       
      Quelques heures de route, un arrêt pour admirer une colonie de pingouins et nous traversons le bras de mer qui sépare la Terre de Feu du continent, poursuivis par des dauphins, noirs et blancs. Sympa !!! 


       

      Si le monde avait une fin, ce serait sans doute dans ce coin-ci...
      Terra del Fuego. Steppes arides et désertiques, parcourues par les vents, les moutons et les guanacos. Ici, il n’y a plus de routes, seulement quelques pistes de cailloux et de poussières. Nous partons directement vers le Sud, en direction du Lago Blanco, belle région reconnue pour la qualité de la pêche...

       

      Pêcheur de petites... même au Chili !

      Vers midi, nous croisons une première rivière (Rio O’ Higgins), gros ruisseau aux eaux transparentes qui coule dans une vallée lumineuse sous les rayons du soleil. Endroit idyllique pour le pique-nique: fromage, pain et vin chilien. Il y a beaucoup de vent, nous nous protégeons à l’abri du pont. 

      Bon Dieu, un moucheronnage !

      Une truite vue, c’est une truite prise... voyons si cet adage belge s’applique aux truites du bout du monde. Je monte en vitesse ma canne, accroche trois noyées et la petite arc se débat déjà à ma ligne. D’autres suivront sans difficulté : farios et arcs de taille belge, entre 24 et 28 centimètres. J’aurais voulu essayer de pêcher en sèche, mais le vent et ma charmante compagne m’en empêchent... C’est vrai, la route est encore longue...

      Ce premier contact est encourageant. Une dizaine de truites en 1 heure, en pleine nature, sur des rivières rarement pêchées, ça me plaît.
       

      Hay una gasolinera por aqui ?

      Plus au sud, nous rejoignons la mer et longeons des falaises. Paysage grandiose, la mer est turquoise, le vent nous transporte. Nous croisons une rivière plus large et plus profonde. Probablement une bonne rivière à migrateurs, comme le fait penser les deux pêcheurs que j’aperçois près du pont. Nous continuons, je reviendrai plus tard. C’est la fin d’après-midi, et nous devons encore trouver de l’essence, de la nourriture et un gîte. Arrivé à Cameron, on déchante. Sur la carte pourtant, cette bourgade semblait importante ! En pratique, ni essence, ni hôtel. Par contre, une épicerie qu’on s’empresse de dévaliser.

      Si nous voulons être sûrs de pouvoir rejoindre Porvenir, capitale de l’île, nous avons encore de l’essence pour continuer 40 kilomètres vers le sud. Il va donc être difficile de rejoindre le Lago Blanco, sans mettre en péril notre retour. Un autochtone nous indique la possibilité d’en trouver à Russfin, à 30 kilomètres de là. Enfin, c’est ce qu’on pense comprendre... Allons-y, nous verrons bien.

       

      Le mirador aux guanacos...

      Le soir approche, sur la route, nous longeons un charmant petit affluent du Rio Grande qui court dans une vallée verdoyante peuplée de chevaux et de guanacos. 

      A propos, sais-tu à quoi ressemble un guanaco ?

      C’est une espèce de lama à poils plus courts et à l’allure sympathique. Il y en a partout en Terre de Feu, il attend le rare voyageur au bord des routes. Dés que tu t’approches, il se précipite près des clôtures, se retourne et te regarde droit dans les yeux. En fait, il veut être bien certain que tu vas lui consacrer toute l’attention qu’il mérite, saute gracieusement la clôture, et se retourne pour avoir tes impressions.

      Bref, c’est un poseur... 

      C’est donc dans cette vallée que nous dresserons le camp, profitant d’un mirador pour abri. Histoire de tester nos nouveaux sacs de couchage, de toute façon, s'il fait trop froid, nous pourrons toujours nous réfugier dans la voiture.

      La canne est encore montée, en trois sauts, je suis au bord de la rivière. Après quatre lancers, je pique une arc qui se défend comme une diablesse. C’est déjà un plus joli poisson. Repas du soir ? Catherine aime le poisson, mais elle a pitié de cette truite qui est un peu petite pour nous deux (30 cm) : je la relâche. Je m’avance de quelques mètres et fais déguerpir un poisson énorme. Truite, truite de mer ou saumon ? Mon coeur bat très fort dans la poitrine. Voir un tel poisson dans une aussi petite rivière, ça fait quelque chose. Je monte une mouche à saumon, et continue à pêcher. Je prends encore quelques truites, et fais fuir un autre de ces monstres. Le vent souffle très fort et la nuit tombe. Un petit feu dans le mirador, un repas léger et nous gagnons nos sacs de couchage pour une nuit mémorable...
       

      Les belles farios... 

      A 5h45, je me lève; la nuit s’est passée... Nous n'avons pas eu trop froid, mais n’avons cependant pas trop bien dormi. Pendant que Catherine fait la grasse matinée (!), je pars à la recherche de mes gros poissons. D’abord avec une belle mouche à saumon, qui prend quelques truites suicidaires, ensuite avec un train de noyée. Mon streamer argent en pointe, une Peter Ross en sauteuse. Avec cela, je devrais pouvoir convaincre truites (maritimes ou non) et saumons. Dans l’heure et demie qui suivra, arcs et farios vont se laisser séduire par ces mouches européennes. Dont deux grosses mémères (farios) d’environs 45 cm.
       

      Le Lago Blanco et mon arc-en-ciel du bout du monde...

      Nous trouvons fort heureusement de l’essence pour poursuivre notre périple et atteindre la région plus boisée du Lago Blanco, lac perdu entre les montagnes et les volcans, aux eaux cristallines. Il fait relativement chaud, nous sommes seuls et apprécions tout particulièrement ce printemps austral. Nous sommes à une centaines de kilomètres d'Ushuaia, à 54° de latitude... Nous faisons un feu et cuisons une des deux mémères, saumonée et délicieuse. Nous la mangeons à même le feu.

      Catherine fait une petite sieste et je fais quelques lancers dans ce beau lac. Double traction " in paradise ", et une jolie arc-en-ciel rejoint la rive. Argentée et combative, tu seras ma truite australe. De temps à autre, une truite venait frapper la surface et troubler la quiétude du lieu.

       
         

      Les rivières à saumons...

      Sur la route du retour, je pêche encore une heure sur le Rio Grande, rivière puissante qui s’écoule vers l’Argentine. Sans succès. Même tentative, même déception sur la rivière que j’avais repérée à l’aller près de Cameron. Ce ne sera pas au Chili que je vais capturer mon premier saumon.
       
       

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